Le paysage culturel est composé de nombreuses structures au sein desquelles s’organisent des dynamiques de mutualisation ou de coopération à la fois souples et temporaires ou encore contractuelles et de ce fait plus récurrentes voire durables. Au gré des besoins et des situations, elles se font et se défont et chacun.e participe en fonction de ses moyens techniques, de ses capacités financières du moment, de ses compétences, de ses connaissances et de ses spécificités. Mais il ne faut pas oublier que la mutualisation peut être mise en œuvre à des fins très différentes. C’est pourquoi, il existe différentes formes de mutualisation. Quelles sont-elles ?
La mutualisation de moyens
Pour un grand nombre de personnes, mutualiser renvoie d’abord à la mise en commun de moyens matériels comme des bureaux, des espaces de stockage, du matériel… Tel est le cas de Cagibig, qui permet aux acteurs du territoire de prêter et emprunter du matériel événementiel au sein de son espace de stockage, ce dernier lui aussi mutualisé avec d’autres structures culturelles et événementielles ayant besoin d’espaces afin de stocker leur propre matériel. Nous pouvons aussi citer le CLAS en Gironde qui est une structure mettant à disposition du matériel mutualisé via un parc de matériel et qui propose un accompagnement technique aux manifestations artistiques et culturelles au sein de 7 communes dans un objectif de solidarité.
Mais mutualiser renvoie aussi à la mise en commun de moyens immatériels tels que des outils numériques administratifs, de communication etc... entre plusieurs individus, ce qui leur évite de créer leur structure en propre. Le cas le plus connu, et le plus ancien, est celui des collectifs d’artistes, regroupement en général spontané de créateurs.trices.
Bien souvent, ces collaborations deviennent contractuelles notamment lorsqu’elles sont basées sur des échanges de moyens matériels, car, elles demandent une responsabilité en cas de casse ou d’usure du matériel. Cependant, pour les échanges de moyens immatériels, ces collaborations restent plutôt informelles puisqu’il s'agit simplement d’échanger des connaissances et des outils immatériels, généralement en ligne donc facilement échangeables.
La mutualisation de personnel et de compétences
Pour d’autres, mutualiser sous-entend partager des postes, des compétences, des savoirs, des réflexions, des pratiques, entre plusieurs structures. Le partage de postes peut se faire par le biais d’une convention de mise à disposition de personnel entre associations mais aussi par le biais de la création d’un groupement d’employeurs, créé par la loi de 1985 dont l’objet est de permettre à des structures de se regrouper pour employer en commun du personnel.
Ces collaborations restent informelles concernant les échanges de compétences puisqu’il s'agit simplement d’échanger des informations ou des pratiques. Mais dès que l’on parle de partage de postes, ces collaborations deviennent contractuelles, afin de gérer au mieux les postes en fonction des besoins respectifs de chaque structure, et ce, de façon légale, dans un souci de respect des droits et des devoirs de chacune des parties.
La mutualisation de matières par la réemploi
La mutualisation, c’est aussi réfléchir à remettre certains matériels et certaines matières dans la boucle, notamment par le réemploi afin d’optimiser au mieux leurs cycles de vie. Et c’est ce qu’on fait chez Cagibig depuis septembre 2019, en proposant une activité de ressourcerie/recyclerie spécialisée dans le matériel événementiel afin de créer une réelle continuité avec notre activité principale qu’est la mutualisation de matériel !
La finalité de cette ressourcerie/recyclerie est de récupérer du matériel encore utilisable pour les mettre à disposition au sein de notre activité de mutualisation et ainsi leur donner une seconde vie. L’objectif est aussi de récupérer les gisements de déchets des structures événementielles pour les redistribuer à des concepteurs afin de créer du matériel adapté à l’événementiel et limiter au mieux la production de déchets.
Grâce à la générosité de nombreuses structures du territoire, on a déja pu récupérer 150 poubelles, 118 chaises coques plastiques, 100 chaises opéras, 30 chaises design, un pupitre, 3 chariots de manutention, de la moquette, un leadled ainsi que 860 néons !
La mutualisation a donc plusieurs formes en fonction des structures, des besoins et des situations : moyens matériels, immatériels, compétences, réemploi de matières… ce qui fait la richesse de cette dynamique. La mutualisation peut donc être un moyen de répondre à tous les besoins des organisateurs d’événement afin de créer des événements plus durables. Ensemble, faisons donc de la mutualisation le nouveau modèle d’organisation au sein de l’événementiel !
